OPERAT, qu’est-ce que c’est ?
La plateforme OPERAT a été lancée en 2022. Son objectif consiste à collecter des données liées à la consommation d’énergie du secteur tertiaire, dans un contexte où le DEET (Dispositif Eco Energie Tertiaire) entre progressivement en vigueur. Pilotée par l’ADEME, cette plateforme se présente comme un outil d’accompagnement des acteurs du tertiaire dans le cadre de la transition énergétique.
Ses fonctions sont multiples :
- Suivre la réduction de la consommation d’énergie finale dans le tertiaire
- Servir de base de données de référence à l’échelle locale, régionale ou nationale pour les acteurs du tertiaire
- Assurer le suivi de la performance énergétique des bâtiments tertiaires
Comprendre l’utilité de la plateforme : retour sur le décret tertiaire
Aujourd’hui, le parc immobilier tertiaire est responsable de 17% de la consommation d’énergie dans l’Hexagone. En phase avec les objectifs français de neutralité carbone d’ici 2050, ce secteur doit donc se décarboner et réduire ses dépenses énergétiques.
Le décret tertiaire définit des obligations ambitieuses en matière de réduction de la consommation d’énergie pour les bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m² :
- De 40% à horizon 2030
- De 50% à horizon 2040
- De 60% à horizon 2050
Et les premières obligations du DEET sont déjà en vigueur pour le secteur. Il est par exemple déjà obligatoire pour les propriétaires et locataires de bâtiments tertiaires de transmettre, chaque année à la plateforme OPERAT, les données de consommation énergétique relatives à l’année précédente.
De plus, à partir du 1er janvier 2025, c’est la première échéance du décret BACS (Building Automation & Control Systems) qui entre en vigueur. En soutient du décret tertiaire, le décret BACS va ainsi contraindre les bâtiments tertiaires à se doter d’une GTB (Gestion Technique du Bâtiment) de classe A ou B.
La GTB s’inscrit de manière intelligente dans le contrôle des systèmes techniques de chauffage, de climatisation, de ventilation ou encore d’éclairage au sein des locaux d’activité tertiaire. Sa mise en place ouvre la voie à une véritable optimisation des performances énergétiques des bâtiments concernés. Dans un premier temps, l’obligation concernera les bâtiments dont les systèmes de chauffage et de climatisation sont dotés d’une puissance supérieure à 290 kW. Toutefois, à compter du 1er janvier 2027, cette obligation s’étendra à tous ceux dont la puissance est comprise entre 70 et 290 kW.
Disposer d’une plateforme comme OPERAT se présente donc pour les acteurs du tertiaire comme un outil de première utilité afin d’aborder ces échéances.
Le bilan de l’ADEME sur la plateforme OPERAT est positif
Il s’agit du premier bilan de l’ADEME sur OPERAT, et les conclusions qui en découlent sont plutôt encourageantes :
- Plus de la moitié de la surface totale du parc immobilier tertiaire a été déclarée, témoignant de l’investissement fort des assujettis au décret tertiaire. Près de 750 000 déclarations de consommation ont été réalisées entre 2022 et 2024 : cela représente 571 millions de m² à travers le pays, sur les 996 millions du parc assujetti existant.
- L’enseignement (21%), les bureaux (17%) et la logistique (14%) représentent les trois domaines dont la surface déclarée est la plus importante.
- Entre l’année de référence et 2022, la consommation énergétique du secteur a diminué de 22%. En écartant la variable d’ajustement climatique, cela représente une diminution de près de la moitié de l’objectif 40% pour 2030.
- La consommation a augmenté de 7% entre 2020 et 2021, après la crise sanitaire. Le climat est cependant la première cause de cette variation, puisqu’il était plus rude sur la période.
- Elle a ensuite baissé de 6% entre 2021 et 2022 pour retrouver un niveau proche de 2020. Un climat plus clément et la crise énergétique sont les deux facteurs principaux qui expliquent cette variation à la baisse.
Les résultats de ce premier rapport ne sont pas définitifs car les déclarations ont toujours la possibilité d’être modifiées. Cependant, il permet de mettre en lumière des domaines particulièrement dépendants de certaines sources d’énergie. A titre d’exemple, la blanchisserie et l’enseignement dépendent tout particulièrement du gaz, là où l’hébergement touristique dépend plus fortement du fioul.
Pour aider ces différents domaines du tertiaire à se rénover et à faire face aux obligations proches, il existe des aides encore intéressantes à obtenir si vous faites vos démarches dans les semaines à venir.
Pour rappel, la diminution des aides pour la GTB se profile, et à compter de 2025 les forfaits octroyés seront réduits. Économie d’Énergie accompagne les acteurs du tertiaire depuis près de 14 ans dans leurs projets de rénovation énergétique : nos experts se tiennent prêts à travailler à vos côtés pour vous permettre de répondre aux prochaines échéances réglementaires.